Ayons ici une pensée pour Michel SERRES qui nous a quitté pour poursuivre son chemin, loin des turpitudes de la vie terrestre.
Michel SERRES est né le 1er septembre 1930 à 6h00 à Agen.
Michel SERRES est né avec Neptune à l’ascendant, donc dominant. Neptune est dans les rayons du Soleil en maison I, ce qui lui a valu la notoriété et les flashs des projecteurs. Né à l’heure de Mercure, le messager, ce qu’il a toujours voulu être. C’est pourquoi il a écrit 3 livres sur le thème d’Hermès et un sur la Légende des Anges.
Quand l’on pense « philosophes », Saturne vient immédiatement à l’esprit. Ce fut sans doute vrai avant la découverte des planètes trans-saturniennes. Mais depuis leur découverte, nous trouvons des intellectuels marqués par l’une ou l’autre de ces nouvelles planètes très lentes. Et oui, pour réfléchir, il faut prendre du temps et du recul.
L’un des premiers philosophes marqué par Neptune fut Jean-Jacques ROUSSEAU, qui a une conjonction Lune/Neptune en maison IX au trigone d’Uranus. ROUSSEAU a écrit « les rêveries d’un promeneur solitaire », ce qui convient parfaitement au neptunien qu’il fut. Le trigone a Uranus le rendit célèbre auprès des révolutionnaires. ROUSSEAU était amoureux de la nature et pensait que c’est la société qui pervertissait l’homme. Michel SERRES est decette lignée. Le premier a écrit le Contrat Social, le second le Contrat Naturel. Michel SERRES voyait la nature en danger du fait de l’explosion démographique et de l’expansion de l’industrie. On le dit optimiste. Vraiment ?Il y a quelque chose de malthusien chez Michel SERRES. MALTHUS est né avec une conjonction Neptune/NS en Lion, à l’opposé d’une conjonction Soleil/NN.
C’est aussi un darwinien. DARWIN, le théoricien de l’évolution, avait, dans son thème, une conjonction exacte Neptune/Ascendant dans le signe du Scorpion, signe où Michel SERRES a sa maison VIII. DARWIN a donc Neptune dans le 8ème signe et SERRES a Neptune maître de VIII.
Rousseauiste et darwinien, Michel SERRES fait donc partie du cercle des penseurs des « lumières ». Il n’est donc pas étonnant qu’il fut cité en exemple par notre élite franc-maçonne et, très récemment encore, par le président de la République. Pas de doute, Michel SERRES aura sa place au Panthéon. Malthusien, Michel SERRES a tout pour plaire aux écologistes qui pourrait faire de cet homme, agrégé de philosophie, et ce bien malgré lui, le père fondateur de leur nouvelle religion.
C’est ce qui est perdu qui a de l’importance à ses yeux, en particulier, comme chez ROUSSEAU, la perte de l’innocence, la perte de la nature, y compris de la nature humaine du fait de l’importance que va prendre le numérique. La mort est partout présente dans l’oeuvre de Michel SERRES. Neptune à l’ascendant est maître de VIII et la Lune est en Scorpion. Mais il n’en a pas peur. Il la voit comme un processus naturel, rien de plus. Néanmoins, comme il croit vraie la théorie de l’évolution, il considère comme vrai que la vie d’aujourd’hui est meilleure que celle d’hier, ce qui est vrai si l’on se place uniquement du côté matériel. Michel SERRES se dit volontiers un « optimiste de combat ». Neptune reçoit un sextile de Mars en Gémeaux. Pourtant, lors de sa dernière rencontre avec son ami Frédéric WORMS, il lui dit d’entrée « on est foutu ! ». L’optimisme de combat ne résisterait-il pas à la réalité.
Michel SERRES écrit « Les nouvelles technologies nous poussent indubitablement vers la globalité «, ce qui est vrai. Mais il ne remet pas en question cette globalité, ni, bien sûr, ces nouvelles technologies. En bon évolutionniste, tout est normal. Pour lui, l’homme est en constante évolution, en constant progrès. La notion d’involution lui est complètement étrangère. C’est, avant tout, un humaniste qui croit en l’homme nouveau. Il écrit « La nation commence à disparaître, la politique également, les cultures sont en train de se mélanger. Il n’y a plus ni blanc ni noir, ni pays développés et pays sous-développés, mais un homme universel en train de se créer. ».
Pourtant Michel SERRES fut croyant. Mais il avait pris ses distances avec la religion. Il est toutefois resté fidèle au Dieu de son enfance. Lorsqu’on lui demande s’il est chrétien, il répond « Ah ça, c’est une autre question, sur laquelle joue la pudeur, due au rapport à Dieu. Je suis de tradition chrétienne, je me suis toujours intéressé à l’histoire des religions, mais je réserve ma réponse sur ce que je suis moi-même. « . Le rapport à Dieu est, en effet, un rapport intime.
Pourtant, j’ai trouvé ce discours que Michel SERRES a prononcé lors des obsèques de l’un de ses amis » Mon amarre, à partir de ce jour, je voudrais la crocher au lieu où tu reposes. Prie pour moi, Pierre, prie pour nous le Dieu de notre enfance qui t’enchante maintenant de Sa présence, pour qu’Il éclaire, par ton intercession glorieuse, mon savoir médiocre et mes essais petits ; supplie-Le pour qu’Il protège de son aile ma faiblesse et mon indignité désespérée. »
Un philosophe ? Je dirais plutôt un poète, un poète éclairé.